Le Mans, une histoire d'Hommes...




Le choix de l’implantation d’un premier noyau humain est certainement dû au site naturel regroupant idéalement la confluence de deux rivières, la Sarthe et l’Huisne, une vallée assez large et une colline surplombant le tout. Preuves archéologiques de cette occupation ancienne, le menhir adossé à la cathédrale Saint-Julien ainsi que les nombreux objets conservés dans les collections muséologiques dressent progressivement le portrait de ces peuples qui vécurent en ces lieux. 
 

Le menhir du Mans


Les Aulerques Cénomans étaient une peuplade d’agriculteurs et d’artisans et ils développèrent rapidement une activité économique importante en exploitant des matières premières comme le fer et peut-être l’or. Le trésor des Sablons exposé en partie au Musée Jean-Claude Boulard - Carré Plantagenêt est un bel exemple de cette prospérité. Les vestiges de la période romaine sont particulièrement développés au Mans et dans sa région. Durant la 1ère moitié du Ier siècle avant notre ère, la ville Vindunum devient la capitale de l’ancien territoire des Cénomans : la construction civile indique la permanence de l’usage des matériaux tels que la terre et le bois. Les ingénieurs romains apportèrent de nouvelles techniques constructives visibles dans les vestiges des thermes gallo-romains, la muraille romaine érigée à la fin du IIIe ou au début de l’IVe siècle, la mieux préservée de l’ancien Empire romain après celle de Rome. Des monuments typiques de la vie quotidienne « à la mode romaine » sont ainsi construits en plaine ou en périphérie de la cité : temples, thermes, arènes (?). Cumulant de hautes fonctions économiques, politiques et administratives, la ville devint une place forte majeure indispensable sous différentes périodes historiques : sous le règne des Mérovingiens, des Carolingiens puis durant toute la période médiévale, des Plantagenêt aux Valois, Le Mans conforte une position de choix parmi les villes de l’ouest de la France. Avec l’implantation du palais résidentiel de la famille Plantagenêt intramuros, la ville devient le cadre de la vie politique de l’empire et suivit les aléas des évènements historiques. Intégré à la couronne de France, le comté du Maine devint l’apanage de Charles d’Anjou, frère de Louis XI. Selon la légende, ce serait au Mans que les intellectuels du XVIe siècle eurent l’idée d’organiser la Pléiade autour de Du Bellay, Ronsard, Jacques Peletier, Nicolas Denisot, Jacques Tahureau et Jean de Baïf.

 

 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la ville était réputée pour ses nombreuses activités manufacturières de qualité : étamine, cire, bougies, toiles de chanvre, tannerie et cuir employaient une population importante. L’activité artistique était omniprésente également : les ateliers de terracotta produisirent des œuvres émouvantes visibles dans les retables des nombreux édifices religieux de l’ancienne province du Maine. Les répercussions de ces activités économiques, artistiques ainsi que les évènements historiques expliquent le développement et les particularités de l’urbanisme et du patrimoine bâti de la cité mancelle.

Avec le développement du réseau ferroviaire passant au Mans dès 1854, la ville se pare de nouveaux projets d’embellissement : la construction de la gare sera propice à l’élaboration de nouvelles avenues, de constructions d’immeubles ou de belles demeures, d’édifices civils ou publics révélateurs de cette époque assoiffée de modernité. Des familles notables percent dans des spécialités diverses et deviennent des figures de renom dont la notoriété dépassera rapidement les limites locales (Bollée, Chappée, Le Feuvre). Léon Bollée attira les aviateurs américains Wright pour des essais d’envol proches du Mans.

Actuellement, la ville dotée de 154 000 habitants (environ 200 000 habitants en comptant l’agglomération, 270 000 pour Le Mans Métropole) bénéficie de nombreux atouts : à moins d’une heure de Paris par TGV, située à des carrefours autoroutier (vers Caen, Rouen, Lyon, Bordeaux, Nantes, Rennes) et ferroviaire. Le Mans regroupe également de véritables pépinières dans tous les domaines : Pôle Tertiaire International en Gare sud (Novaxis), Territoire d’Excellence Médicale. Ces atouts permettent de la placer en tant que Premier pôle de géomatique de France (école d’ingénieurs), premier pôle des Pays de la Loire en recherche et innovation des polymères, Centre d’innovation des Métiers de la Musique à vocation nationale ainsi que dans la recherche clinique.

Les quartiers historiques procurent des lieux de tournage intéressants pour la mise en scène de films et de téléfilms historiques ou contemporains (La Dame de Montsoreau, Cyrano de Bergerac, Molière, Jean de La Fontaine, Nicolas Le Floch, Que la fête commence !).

Au cours des siècles, grâce aux hommes et aux femmes qui ont contribué à édifier la ville et son économie, cette cité détient une place indéniable dans l’histoire des villes de l’ouest de la France. En cours de visite, vous comprendrez facilement l’attachement des habitants pour leur ville. Ce lien indéfectible avait déjà suscité les confidences de Henry II Plantagenêt né au Mans, devenu roi d’Angleterre « une ville que j’ai aimée par-dessus tout » …

[1] Confidences rapportées par Gerald of Wales, De instructione principis, vers 1190- 1220 (cf. Traduction par John Stevenson, Concerning the instruction of Princes, 1858).